Le gouvernement de l'État du Pendjab attribue à Justin Trudeau des propos sur le souverainisme québécois et les dangers de la violence
Par | Le 23/02/2018 | Commentaires (0)
Déjà qualifié de « désastre », le voyage en Inde du premier ministre Justin Trudeau a connu un autre épisode dramatique. Jaspal Atwal, un extrémiste sikh, avait été invité à un dîner avec le premier ministre lors d'un événement officiel qui doit se dérouler jeudi, à Delhi. L'invitation a toutefois été annulée quand l'entourage du premier ministre a été mis au courant des antécédents de M. Atwal.
Malgré tout, ce dernier a eu le temps de participer à un autre événement organisé par l'entourage de M. Trudeau. CBC News a mis la main sur une photographie qui montre l'épouse du premier ministre, Sophie Grégoire, en compagnie de M. Atwal lors d'un événement culturel à Mumbai, le 20 février dernier.
Une autre bévue majeure a aussi été enregistrée par le premier ministre du Canada lors de sa rencontre avec le dirigeant de l’État du Pendjab, Amarinder Singh.
En effet, le premier ministre Justin Trudeau accuse les dirigeants du gouvernement de l'État du Pendjab de lui avoir attribué des propos sur le souverainisme québécois et les dangers de la violence qu'il n'aurait jamais tenus durant la rencontre de 40 minutes qu'il a eue cette semaine avec le chef du gouvernement de cet État indien.
« Le rapport est entièrement faux. Je n'ai pas dit ça », a-t-il affirmé sur un ton sans appel durant une conférence de presse à New Delhi, en Inde, vendredi.
"Will Take Action": Justin Trudeau On Invite To Khalistani Terrorist
Selon un compte rendu du gouvernement de l'État du Pendjab, Justin Trudeau a affirmé que le Canada appuie de manière sans équivoque une Inde unie. Pour rassurer ses hôtes que le Canada n'entretienne aucune sympathie envers le séparatisme sikh en Inde, le premier ministre Justin Trudeau a affirmé avoir lutté toute sa vie contre le mouvement souverainiste au Québec et qu'il est bien conscient des « dangers de violence » qu'un tel mouvement peut entraîner, toujours selon ce compte rendu.
« Citant le mouvement séparatiste au Québec, Trudeau a dit qu'il avait composé avec de telles menaces durant toute sa vie et qu'il était pleinement conscient des dangers de la violence, des dangers qu'il avait toujours combattus avec toute sa force », a indiqué dans son compte-rendu le conseiller principal pour les médias de M. Singh, Raveen Thukral, au terme de la rencontre.
« Que Justin Trudeau se ridiculise en Inde, c'est son affaire. Mais identifier le mouvement indépendantiste québécois actuel à la violence est mensonger et irrespectueux pour des millions de Québécois », a écrit vendredi matin sur Twitter le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée. Quelques députés conservateurs fédéraux du Québec se sont aussi tournés vers le même réseau social pour exprimer leur étonnement et leur mécontentement, vendredi.
Le communiqué de presse de Raveen Thukral, conseiller principal pour les médias du chef du gouvernement de l'État du Pendjab, Amarinder Singh
Le Canada n'appuie aucun mouvement séparatiste: Trudeau assure le Capt Amarinder
- Le CM du Pendjab soulève la question séparatiste, la participation de certains Indo-Canadiens aux crimes haineux et aux meurtres ciblés en Inde
- Remise à la liste des premiers ministres canadiens de neuf membres indochinois de la catégorie «A» impliqués dans de tels crimes
Amritsar / Chandigarh, 21 février
Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a assuré mercredi le chef du gouvernement du Pendjab, le capitaine Amarinder Singh, que son pays n'appuyait aucun mouvement séparatiste en Inde ou ailleurs.
L'assurance catégorique de Trudeau est venue lorsque le capitaine Amarinder a sollicité la coopération du premier ministre canadien pour réprimer le séparatisme et les crimes de haine par un élément marginal, constituant un minuscule pourcentage de la population canadienne.
Citant le mouvement séparatiste au Québec, Trudeau a déclaré qu'il avait fait face à de telles menaces toute sa vie et était pleinement conscient des dangers de la violence, qu'il avait toujours repoussée de toutes ses forces, a révélé Raveen Thukral, conseiller en chef des médias après la réunion. .
Au cours d'une réunion de 40 minutes entre les deux dirigeants, le ministre en chef du Pendjab a remis à Trudeau une liste de neuf agents de catégorie «A» basés au Canada soupçonnés d'être impliqués dans des crimes haineux au Pendjab en finançant et fournissant des armes pour des activités terroristes. et s'est aussi engagé à essayer de radicaliser les jeunes et les enfants ici.
Lors de la réunion, à laquelle ont également assisté le ministre canadien de la Défense Harjit Sajjan et le ministre du gouvernement local du Pendjab, Navjot Singh Sidhu, le ministre en chef a soulevé la question des Indo-Canadiens présumés impliqués dans des assassinats ciblés au Pendjab. même et initier une action sévère contre de tels éléments.
Bien que la liberté d'expression ait été inscrite dans la Constitution indienne, les séparatistes et les extrémistes ainsi que ceux qui propageaient la violence avaient perdu tout droit tel qu'il avait été carrément rejeté par le peuple du Pendjab, a déclaré le capitaine Amarinder. Il a souligné que les gens qui se battent pour les élections sur un Etat sikh séparé ont fini par perdre leurs dépôts de sécurité, a déclaré Thukral, ajoutant que le ministre en chef a remercié Trudeau pour sa position explicite sur une Inde unie.
Le Premier ministre canadien a assuré le capitaine Amarinder d'aborder toutes les préoccupations soulevées par ce dernier, disant qu'il espérait des liens plus étroits avec l'Inde, en particulier avec le Pendjab, qu'il était heureux de voir progresser.
Au cours de la réunion, le capitaine Amarinder a appelé à une coopération entre l'Inde et le Canada sur les questions du terrorisme, de la criminalité et des drogues, tout en cherchant un meilleur partage des informations pertinentes, dans l'intérêt de la sécurité nationale et internationale.
Répondant aux préoccupations exprimées dans certains milieux sur des violations des droits de l'homme signalées, le Premier ministre a déclaré que toutes les aberrations étaient toujours traitées strictement, avec même des policiers envoyés en prison par les tribunaux dans de tels cas. Il a réitéré l'engagement ferme de son gouvernement à la protection des droits de l'homme de tous les individus, a ajouté M. Thukral.
Citant les liens historiques étroits entre les deux pays, particulièrement dans le contexte de la contribution des Indiens et des Canadiens à la Grande Guerre, le capitaine Amarinder a souligné la nécessité pour leurs gouvernements de travailler en étroite collaboration dans un intérêt mutuel. Il a souligné que 64 000 soldats canadiens et 74 000 soldats indiens qui ont combattu pendant la Première Guerre mondiale étaient enterrés ensemble dans 134 cimetières, créant un lien indissoluble entre les deux pays.
Les deux dirigeants ont convenu de l'importance de renforcer la coopération entre leurs pays dans divers domaines des relations bilatérales, le ministre en chef exprimant le souci du Pendjab de s'engager avec le Canada dans plusieurs domaines vitaux liés à la coopération économique.
Soulignant que les relations commerciales et commerciales entre les deux étaient très faibles en ce moment, le ministre en chef a exhorté le premier ministre à prendre des mesures pour pousser les investissements des entreprises canadiennes au Pendjab. Les deux dirigeants ont accepté de collaborer dans le cadre de projets conjoints visant à faciliter les progrès tant du Canada que de l'Inde.
Le capitaine Amarinder a indiqué que l'enseignement supérieur, la recherche scientifique et la technologie, l'innovation et les débuts ainsi que le développement des compétences sont des domaines dans lesquels le Canada pourrait contribuer au développement du Pendjab, dont les habitants continuent de jouer un rôle important pays. Avec une grande diaspora punjabi établie au Canada et certains ayant même trouvé une place dans le cabinet Trudeau, les relations amicales entre l'Inde et le Canada continuent de se renforcer au fil du temps, a-t-il ajouté.
Dans le domaine de l'enseignement supérieur, le ministre en chef a demandé un programme d'échange d'étudiants ainsi que des protocoles d'entente avec des universités et d'autres établissements d'enseignement, et a regretté que l'entente signée avec l'Université de Saskatchewan ne se concrétise pas.
Le capitaine Amarinder a suggéré que les légumineuses, le maïs et le bétail constituent des domaines de coopération en matière de recherche scientifique et de technologie. Il a également appelé à des investissements dans le développement des compétences, suggérant que le Canada pourrait envisager de créer un centre d'excellence, à travers ses propres entreprises / universités, au sein de la Punjab Skills University. Le Canada pourrait aussi aider à promouvoir l'émigration de jeunes Punjabi formés au Canada, a-t-il ajouté.
Le ministre en chef a mentionné le rapport «Se connecter avec ses racines» de son gouvernement qui, selon lui, pourrait aider les jeunes de la diaspora punjabi du Canada à venir voir le Pendjab et a exhorté le gouvernement canadien à appuyer le programme. Les deux Trudeau et Sajjan ont apprécié l'effort et ont convenu avec le ministre en chef qu'il aiderait une nouvelle génération entière de jeunes qui n'avaient jamais vu l'Inde.
À cette occasion, le ministre en chef a remis au premier ministre canadien son propre livre intitulé «L'honneur et la fidélité - Première guerre mondiale» et «L'histoire des sikhs» de Khushwant Singh. Il a également présenté une traditionnelle dupatta Phulkari - une création ethnique des célèbres tisserands du Pendjab, et un châle, à l'épouse de Trudeau, Sophie Grégoire Trudeau. Le capitaine Amarinder a présenté plusieurs cadeaux aux trois enfants du premier ministre.
En réponse à la question du capitaine Amarinder, Trudeau a qualifié son voyage en Inde de «très agréable». Le ministre en chef a ensuite vu Trudeau et sa famille à l'hôtel alors qu'ils partaient pour l'aéroport.
C'était la première fois qu'un Premier ministre du Pendjab rencontrait le Premier ministre du Canada, a souligné M. Thukral. Le secrétaire principal en chef Suresh Kumar et le secrétaire en chef Karan Avtar Singh ont également accompagné le capitaine Amarinder. (Source : Gouvernement du Pendjab)
Références :
- Joël-Denis Bellavance : Souverainisme et «dangers de violence»: Trudeau nie. La Presse, 23 février 2018.
- Maxime Huard et Christopher Nardi : Trudeau en Inde: un voyage diplomatique qui tourne au fiasco. Journal de Montréal, 22 février 2018.
- LePeuple.ca : Justin Trudeau et son entourage dans l'eau chaude. Sources : CBC News, Times of India et Twit, 22 février 2018.
- Madeleine Blais-Morin : Un extrémiste sikh invité à un événement avec Justin Trudeau en Inde. Radio-Canada, 22 février 2018.
- La Presse canadienne : Inde: Justin Trudeau aurait cité en exemple les risques de violence des séparatistes du Québec. HuffPost Québec, 23 février 2018.
- Alain Gravel : Les propos de Justin Trudeau sur le mouvement souverainiste dépassent les bornes, dit Lisée. Gravel le matin, Radio-Canada, 23 février 2018.
- Mia Rabson - La Presse Canadienne à Mumbai : Justin Trudeau rencontrera finalement le ministre en chef de l’État du Pendjab. Le Devoir, 20 février 2018.
- La Presse Canadienne : Un extrémiste sikh invité à un événement avec Trudeau en Inde. La Presse, 22 février 2018.
- Spencer Fernando : WATCH: During Photo-Op, Journalist In India Asks Trudeau Why “Khalistani Terrorist” Was Invited To Dinner Reception. 22 février 2018.
- Mia Rabson : Accusations of Sikh separatist sympathizers in Liberal cabinet cast shadow over Trudeau’s India visit. National Post, 16 février 2018.
- La Presse Canadienne : Un magazine indien accuse le Canada de complicité avec les terroristes sikhs. La Presse, 7 février 2018.
- Ushinor Majumdar : ‘Sikh Extremists In Canada, The UK And Italy Are Working With ISI Or Independently’. Outlook, Inde, 12 février 2018.
- Ushinor Majumdar : Panth And A Foreign Hand. Outlook, Inde, 12 février 2018.
- Pranay Sharmaa : A Few Queries, Just In... India will want the visiting PM to reconsider his soft line on resurgent Sikh radicals in Canada. Outlook, Inde, 12 février 2018.
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