Quand Emmanuel Macron fait équipe avec le pédophile Daniel Cohn-Bendit
Par | Le 05/05/2017 | Commentaires (0) | Politique internationale
Figure de proue des événements de mai 1968, Daniel Cohn-Bendit ne fait pas les choses à moitié. Soutenant Emmanuel Macron dès le premier tour, il n'hésite pas à participer à ses meetings, comme à Nantes le 19 avril, lorsque l'ancien député européen explique que c'est « le petit Emmanuel », qui l'a rallié au sujet de l'Europe, et non l'inverse. L'ancien député européen a précisé qu'il voterait pour le candidat d'En Marche ! à l'élection présidentielle car il juge qu'il est "le mieux placé" pour battre Marine Le Pen. « C’est lui le meilleur barrage contre Marine Le Pen », explique-t-il sur France Inter.
Pour cette raison il choisira le bulletin Macron lors de son premier vote à une élection présidentielle française depuis sa naturalisation en 2015. « Une société ouverte, pour l'Europe, voilà ce qu'il faut défendre », estime l'ex-député.
Selon Daniel Cohn-Bendit, Marine Le Pen "n'a rien à dire. Emmanuel Macron va lui expliquer le monde, il va lui expliquer la vie. Il va lui faire ce que François Lenglet aurait dû faire lors de son passage à L'émission politique de France 2 : lui expliquer que sortir de l'Euro, ce n'est pas possible, et la rappeler au principe de réalité". Pourtant, n'est-ce pas ce que le Royaume-Uni s'apprête à faire sous la houlette de la Première ministre britannique Theresa May ?
Lors du meeting à Nantes du candidat à la présidentielle mercredi 19 avril, l'écologiste a fait rire le public et Brigitte Macron par ses tirades détonnantes. L'ancien député européen a d'abord expliqué que "le petit Emmanuel", comme il l'appelle, l'a rallié au sujet de l'Europe et non le contraire. Avant d'ajouter qu'il fallait "l'aider un peu" sur l'écologie mais "qu'il écoute".
« Je ne vote pas idéologiquement, je vote pour la personne la mieux placée et la faire gagner à 70 %-30 %, je vote contre Marine Le Pen », a-t-il martelé. M. Cohn-Bendit a par ailleurs salué l’alliance entre le candidat d’EELV, Yannick Jadot, et Benoît Hamon, le candidat du PS.
Polémique autour du Grand Bazar (1975) et accusations de pédophilie
En 1975, Daniel Cohn-Bendit publie le livre Le Grand Bazar, dans lequel il évoque ses activités d’aide-éducateur au jardin d’enfants autogéré de Francfort. Certains passages de cet ouvrage théorisent l'éveil à la sexualité des enfants de 1 à 6 ans et témoignent de rapports physiques à connotation sexuelle que Daniel Cohn-Bendit a entretenus avec eux (il parle notamment, de façon explicite, de « caresses » qu'il donnait, et d'attouchements qu'il recevait).
"Il m’était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais : 'Pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi m’avez-vous choisi, moi, et pas d'autres gosses ?' Mais s’ils insistaient, je les caressais quand même". "J’avais besoin d’être inconditionnellement accepté par eux. Je voulais que les gosses aient envie de moi, et je faisais tout pour qu’ils dépendent de moi ".
Il évoque également cette question lors de l'émission Apostrophes du 23 avril 1982 :
« Vous savez que la sexualité d’un gosse, c’est absolument fantastique. […] Quand une petite fille, de 5 ans, commence à vous déshabiller c’est fantastique ! C’est fantastique parce que c’est un jeu absolument érotico-maniaque ! »
En 2001, une polémique éclate à propos de son livre, ces passages apparaissant, vingt-cinq ans plus tard, comme une complaisance envers la pédophilie. Des citations du livre venaient en effet d'être diffusées à la presse internationale par la journaliste allemande Bettina Röhl (fille d'Ulrike Meinhof, une ancienne membre de la Fraction armée rouge), qui s'en prenait à d'anciennes personnalités de Mai 68, notamment Joschka Fischer et Cohn-Bendit. De manière récurrente, des responsables politiques ont également évoqué cette part d'ombre, notamment Marine Le Pen dès 2004, François Bayrou à deux reprises en 2009, le politicien suisse Oskar Freysinger, et Jean-Marie Le Pen au Parlement européen.
Daniel Cohn-Bendit s'est toujours défendu en expliquant que ses textes et ses déclarations, destinées à « choquer le bourgeois des années 1970 », étaient à replacer dans le contexte de ces années, quand « la révolution sexuelle ne savait rien de l'abus sexuel ». Des parents et des enfants ayant fréquenté les crèches alternatives où Daniel Cohn-Bendit fut aide-éducateur lui apportent en 2001 leur soutien. Il déclare : « Prétendre que j’étais pédophile est une insanité. La pédophilie est un crime. L’abus sexuel est quelque chose contre lequel il faut se battre. Il n’y a eu de ma part aucun acte de pédophilie ».
Il ajoute néanmoins que « ce texte, qui n'avait pas fait scandale à l'époque, est aujourd'hui insoutenable », et qu'il nourrit « des remords d'avoir écrit tout cela ». Par-delà la polémique politique, perce également l'un des aspects controversés de Mai 68, période au cours de laquelle certains avançaient l'idée de « libération sexuelle » de l'enfant. Pour le journal L'Express, « la complaisance de l'époque pour les excès de langage — et parfois d'actes — des militants de la libération sexuelle s'accompagnait d'un véritable aveuglement : l'enfant, croyaient-ils, ne demandait qu'à exprimer sa sexualité, et c'était l'interdit qui constituait un abus sexuel. Cette complaisance, qui a servi d'alibi et de caution culturelle à bien des pédophiles, masque aussi une autre réalité, l'infantilisme d'une mouvance ».
En avril 2013, au centre d'une polémique en Allemagne pour ses écrits sur la pédophilie, il renonce au Grand Prix des médias franco-allemand 2013. Le 27 juillet 2013, Eckhard Stratmann-Mertens (de), cofondateur du parti Vert allemand et ancien député au Bundestag, accuse de pédophilie directement Daniel Cohn-Bendit et d'autres membres originels du parti. Il répond au journal Die Welt :
« J'étais aussi étudiant à Francfort-sur-le-Main quand Cohn-Bendit et Joschka Fischer étaient là. J'ai participé aux mêmes manifestations. Et je peux vous dire que je ne crois pas un mot des explications de Cohn-Bendit quand il dit qu'il a fait ses révélations sur ses relations sexuelles avec des enfants dans un seul but de provocation et qu'il les présente comme purement théoriques. »
Selon lui Cohn-Bendit aurait notamment dû être « jeté du parti bien plus tôt ».
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RÉFÉRENCES :
- Gilles Rof : Cohn-Bendit, Caresche, Masse : Macron engrange des nouveaux soutiens socialistes et écologistes. Le Monde, 27 février 2017.
- Marie-Pierre Haddad : Emmanuel Macron : radiographie des soutiens de tout bord du candidat. RTL, 10 mars 2017.
- Rémi Clément : Pourquoi Emmanuel Macron vit une campagne de second tour compliquée. Challenges, 27 avril 2017.
- RT France : De Cohn-Bendit à BHL, ces 5 héritiers de la génération mai 68 qui se sont mis en marche pour Macron. 30 avril 2017.
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